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tiennent une vigie le 2 avril 2010
à 12h45 au Spui à Amsterdam

42 ans d’occupation est plus qu’assez !

« Les relations entre l’US et Israël sont au plus bas. » « Jamais depuis 35 ans ce n’a été aussi mal » raconte aussi l’ambassadeur israélien aux US.

¾ des membres du Congrès, des démocrates comme des Républicains, ont déjà envoyé des lettres au gouvernement Obama sur l’instigation du lobby sioniste AIPAC, où ils expriment leur profonde indignation à la suite des réprimandes ouvertes que le Premier ministre israélien Netanyahou a reçu de la Ministre Clinton et de Obama au sujet de plans de nouveaux logements – 1600 cette fois-ci – pour des colons juifs dans Jérusalem-Est, illégalement occupé. Ils insistent que leur soutien de liens éternels et indissolubles avec Israël remontent au temps de Golda Meir, qui avait d’ailleurs déjà dit que Jérusalem resterait pendant des siècles sous la domination exclusive israélienne. « Le soutien d’Israël est même la pierre angulaire de notre politique extérieure » mentionne un membre du Congrès. Un autre estimait qu’il était vrai qu’il était regrettable que l’annonce ait correspondu avec la visite en Israël du Vice-président des US  Biden  - un mauvais timing -, mais Netanyahou avait tout de même présenté ses excuses pour cela et que ce que Israël veut faire avec son « développement résidentiel » est leur affaire.

Un représentant respecté avait aussi mis le gouvernement Obama en garde que toute tentative pour limiter ou annuler l’aide militaire à Israël se heurterait à une résistance très forte du Congrès. Que celui qui ne peut pas s’imaginer le niveau d’éloges serviles pour Israël auquel ces parlementaires américains sont tombés n’a qu’à lire les lettres lui-même:

www.aipac.org/.../MOC_Statements_Reaffirming_Relationship_03.26.10.pdf

On suggère que les conversations passées derrière une porte fermée entre Netanyahou et Obama signifieraient que les deux ne s’entendraient pas. Mais avant d’accorder le moindre crédit à des « relations perturbées » il suffit de lire une petite information pas facile à trouver, qui montre que c’était le « business as usual » pour l’establishment militaire : le 25 mars un marché d’armes pour 210 millions de dollars a été conclu entre les deux pays : les US livrent trois avions C-130J Super Hercules spécialement construits pour Israël. Une toute petite partie de l’aide militaire record de 3 milliards de dollars proposé pour cette année par Obama pour des avions de guerre F-35, qui seront livrés à l’état sioniste dans quelques années. Et ceci est de nouveau une fraction de l’accord de 10 ans signé par Bush en 2007 de 30 milliards de dollars. Le tout, bien sûr payé par les contribuables américains qui subissent une crise.

Donc, les relations ne sont pas si mauvaises que cela. La « Campagne américaine pour mettre fin à l’occupation » a calculé que pour cet argent, en cette période de crise, on aurait pu mettre au travail un demi million de chômeurs ou qu’on aurait pu assurer plus de 24 millions d’Américains.

Avec le plus grand déficit budgétaire de l’histoire des USA – le déficit de 220 milliards de dollars rien que pour le mois de février est à présent supérieur au déficit d toute l’année 2007 – ne serait-il pas plus logique que Obama fasse savoir à ses alliés : aussi longtemps que vous continuez avec l’occupation et la construction de colonies illégales, nous pouvons employer notre argent plus utilement. Cela entraînerait rapidement des résultats ; comme le Président Bush Sr en avait fait l’expérience, qui en 1992 avait simplement dû menacer d’un coup de ciseaux pour prévenir la construction de colonies. Israël baissa le ton mais à part cela rien.

A côté d’implications financières, des implications politiques sont aussi liées à cette « fidélité éternelle et ces liens indissolubles ». Dans une recherche (recherche) à l’Université de Maryland, US de 2009 sur l’opinion publique arabe, 38%  des interrogés ont dit qu’ils trouvaient la question palestinienne l’affaire la plus importante, 38% la considérait comme une des trois plus importantes affaires et 23% un des cinq points d’attention le plus important. 39% des interrogés dans le monde arabe pensaient que «Israël se consacrait à ses propres intérêts et influençait les US. » 25% pensaient que « Israël était un instrument de la politique étrangère américaine » et 23% trouvaient que « Les US et Israël avaient des intérêts réciproques égaux ».

Dans un moment de franchise inattendue, le général le plus connu des US, David Petraeus, parla aux plus hauts responsables militaires américains  en Afghanistan, Pakistan, Irak et Yémen de la divergence des intérêts entre Israël et les USA.

Depuis quelques années déjà on en discute dans le monde universitaire après le livre qui a fait du bruit « The Israël Lobby » de John Mearsheimer et Stephen Walt, qui montre que les liens étroits avec le lobby AIPAC nuisent aux intérêts politiques des US.

Le général, après des recherches personnelles avait finalement réalisé qu’il n’y avait pas de mouvement dans la solution du conflit au Moyen-Orient. « Et que les hostilités persistantes entre Israël et ses voisins portait atteinte à la possibilité des Américains d’améliorer leurs intérêts dans les régions qu’ils contrôlaient. Le conflit gonfle les sentiments anti-américains, qui proviennent d’une vision que les US accordent à Israël une position privilégiée. La fureur arabe au sujet da la question palestinienne limite la force et la profondeur des relations US avec les gouvernements et la population des régions contrôlées par Petraeus et son armée et affaiblit la légitimité de ceux qu’on appelle les états arabes modérés. Al Qadae  utilise cette fureur pour renforcer son adhésion et cela donne plus d’influence dans le monde arabe à l’Iran, via le Hezbollah libanais et le Hamas.

Le vice-président Biden, lors de sa visite à Netanyahou a essayé de mettre les choses au point : « Cela devient de plus en plus dangereux pour nous. Vos guerres permanentes contre les Palestiniens et les voisins sapent la paix régionale et la sécurité de nos troupes en Irak, Afghanistan et au Pakistan. »  Comme si les US n’avaient pas donné leur accord enthousiaste pour toutes ces guerres. Que les Américains se fassent haïr dans le monde entier avec leurs « guerres contre le terrorisme » qui s’étendent constamment dans un Moyen-Orient explosif n’est pas un secret. La guerre qui génère de plus en plus de terroristes au lieu de les détruire. C’est Israël qui pendant des années a poussé à envahir l’Irak, bien que les services secrets israéliens savaient depuis longtemps que le pays entièrement démantelé, autrement qu’en 1991, ne constituait plus une menace pour eux et que en 2003 pas un missile n’était dirigé vers Israël. Tout comme en 1981 Israël écrasa la centrale nucléaire de Bagdad, le gouvernement Netanyahou est aussi la force qui pousse à bombarder les centrales nucléaires iraniennes bâties pour l’énergie. Pour rappel : l’Amérique livre depuis des années déjà du combustible nucléaire à l’Inde, un pays qui comme le Pakistan  et Israël ne sont pas membres du traité de non-prolifération nucléaire et qui donc n’autorise aucune inspection, alors que l’Iran qui en est bien membre subit continuellement des contrôles. Les habitants des états arabes, amers à cause de cette politique unilatérale et le manque de volonté d’apporter une solution au conflit Israël/Palestine, considèrent les Etats-Unis avec tout son armement gigantesque de plus en plus comme une nation faible dans la région, qui est en train de perdre son importance militaire.

Très inhabituellement pour un militaire, le général américain le plus important  tire une conclusion politique de ses découvertes, que les deux pays n’ont pas les mêmes intérêts. Bien qu’il ait nié plus tard avoir dit les choses comme cela, il s’agit bien d’un son nouveau.  

Le lobby sioniste américain peut alors être très fort, mais le lobby militaire du Pentagone est encore toujours le groupe de pression le plus puissant aux US. Frappant aussi est que Petraeus n’ait pas encaissé le bain de boue sioniste habituel, car comme militaire très décoré, il était jusqu’à très récemment le chouchou de toute l’Amérique conservatrice. Quand le message arrive de ce coin là : notre lien avec Israël est important, mais pas aussi important que les vies de soldats américains en Irak et en Afghanistan – les millions de morts irakiens, afghans et maintenant aussi pakistanais n’ont jamais été l’objet d’une discussion au Parlement – on peut admettre avec prudence qu’il y a quelque chose qui s’agite dans ces têtes de bois. Peut-être qu’alors, très lentement, un changement dans le partenariat stratégique VS-Israël deviendrait possible.

Mais avant d’en arriver là, chers amies et amis, il reste encore beaucoup à faire :

Venez à notre vigie du 2 avril (avec quelque chose de noir).

Informations sur la construction de logements illégaux à Jérusalem :

http://www.mo.be/...news[backPid]=49&cHash=18b77e3313

ISRAËL :

  • Stoppez les incursions dans Gaza et les confiscations de terres dans le territoire palestinien.

  • A bas le Mur d’annexion  –  Le Mur doit tomber

  • Mettez fin à l’occupation de la Cisjordanie, cessez d’assiéger et d’affamer Gaza.

  • Evacuez  toutes les colonies érigées depuis 1967.

  • Reconnaissez le droit au retour des réfugiés palestiniens

  • Jérusalem, capitale de deux peuples.

(…)

Traduit du néerlandais par Edith Rubinstein.