logo femmes en noir
tiennent une vigie le 8 novembre 2009
A partir de 12h45 au Spui à Amsterdam

42 ans d’occupation est plus qu’assez !

Justice – injustice

Récemment, on a pu trouver un commentaire du chef de la rédaction du quotidien de Rotterdam, NRC (14/10/09) sur les déclarations emportées du Premier ministre israélien Netanyahu, qui n’arrive pas à se dépêtrer du droit de la guerre existant. Vous l’avez déjà compris, il s’agit du rapport que le juge sud-africain bien connu Goldstone a dressé pour l’ONU sur la guerre à Gaza, où Israël est accusé de crimes de guerre et d’une stratégie concertée pour tuer des citoyens palestiniens.

Il y a eu d’abord une pression énorme de la part des US et d’Israël sur le Président démissionnaire palestinien et laquais de l’occident, Abbas, pour le convaincre de s’abstenir d’envoyer le rapport au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais les réactions d’indignation des Palestiniens, aussi bien du Hamas que de ses propres partisans du Fatah ont été si intenses – Abbas a été qualifié ouvertement de traître – qu’il a finalement tout de même été obligé de laisser passer le rapport destructeur pour Israël. La première offensive était lancée.

Le rédacteur en chef de NRC s’est appuyé sur l’appel de Netanyahu pour jeter à la poubelle les Conventions de Genève, les règles internationales en temps de guerre, qui d’après lui sont dépassées. Les Conventions auraient été rédigées à « une époque conventionnelle » et « ne faisaient pas droit à la complexité de la guerre asymétrique ». Pour être plus précis : il s’agissait d’un « vieux droit de la guerre dans une nouvelle époque de terreur ». Des questions allant de soi, qui n’entraînaient pas des réponses allant de soi : un droit de la guerre existe-t-il ? Ou s’agit-il de mener une guerre le « mieux » possible une fois qu’elle a tout de même débuté ? Ou de justification du « droit » à la guerre, qui ne serait possible que dans des cas très spécifiques ?

Le rédacteur en chef n’a pas répondu aux questions, mais met cependant une contradiction remarquable sur la table : la guerre est manifestement quelque chose de bien par rapport à la terreur, qui est mauvaise. L’ancien face au nouveau. Mais la guerre n’est-elle donc pas une terreur ?

La guerre – tout de même quelque chose de grand, d’étendu et totalement destructrice – est-elle bien comparable à la terreur - quelque chose de petit, de local et d’explosif ? La guerre a tout à voir avec la terreur, mais ce n’est pas souvent le cas en sens inverse. Ce qui est pénible est que NRC ne parle pas de résistance et surtout de sa pratique. Un peuple ne peut-il pas se soulever contre la guerre et la terreur ? La résistance indonésienne contre le colonialisme hollandais, la lutte armée de l’ANC de Mandela contre le régime d’apartheid et la résistance hollandaise contre les Nazis  n’étaient-elles donc pas justifiées ? Tous sont d’abord nommés terroristes, mais après la victoire, ils étaient soudain des dirigeants d’état et des héros de la résistance respectés. 

Le rapport Goldstone accuse Israël avec une quantité impressionnante de preuves, de crimes de guerre. Mais la NRC a clairement toute sa compréhension pour le petit club qui entre temps devient de plus en plus petit de Netanyahu au Président Obama, avec les messieurs hollandais Verhagen en Balkenende à la remorque, qui considèrent ce rapport comme une farce. Dans le Conseil de sécurité, il y a eu 25 voix pour et pour la première fois seulement 6 voix contre : US, Italie, Hongrie, Slovaquie, Ukraine et Pays-Bas.

Et ce qui ne s’était jamais produit : la Grande Bretagne et la France n’ont simplement pas voté du tout tandis qu’entre autres, la Belgique, le Japon, le Mexique, la Norvège et la Corée du Sud, ont voté  blanc. Le Ministre Verhagen qui a toujours la bouche pleine de droits humains, essaie d’étouffer une enquête sur des crimes de guerre commis et le dit journal de qualité donne un coup de main en se mettant à scier les pieds de la Convention de Genève. Le commentaire dit « Il est probablement exact que le « droit de la guerre existant » « dérange » Netanyahu, mais aussi : « Il y a en effet quelque chose qui cloche si une partie seulement doit combattre avec une main dans le dos, alors que l’autre n’a ni foi ni loi. » La suggestion est claire : Netanyahu avec cette seule main ne peut que faire très peu contre cette ennuyeuse terreur palestinienne, qui peut tout se permettre et donc…la terreur d’état israélienne peut tirer sur tout ce qui bouge avec du phosphore, des tanks et des avions ? Et après la guerre revenir à sa terreur quotidienne de vol de terres et d’occupation.

Le rapport Goldstone a déjà, par un souci de compromis, louvoyé avec la contradiction guerre et terreur et fait comme si Israël et le Hamas, un éléphant et une fourmi, sont les mêmes animaux,  qui se comportent bestialement de la même manière. Comme si le Hamas faisait la guerre et ne commettait pas de terreur par résistance contre la guerre, comme si la résistance contre la guerre du Hamas serait la même que la résistance d’Israël contre la terreur du Hamas avec des missiles artisanaux à partir de tuyaux de poêle. On entend déjà la propagande israélienne répéter : « nous sommes une démocratie, pas eux, c’est pourquoi nous pouvons bombarder Gaza complètement et de manière continue, exercer la terreur 24 heures par jour contre les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. »

Mais alors qu’Israël a refusé de collaborer avec les rédacteurs du rapport, ce que le Hamas lui a fait, et qu’il a essayé de souiller la réputation du juge sud-africain Goldstone qui a un état de service juridique irréprochable et que l’Amérique continue à crier que seul Israël a été critiqué, ce qui n’est pas vrai non plus, le monde entier a bien compris que Israël est l’occupant et les Palestiniens, le peuple occupé. Naturellement, ce rapport ne va pas d’emblée envoyer les dirigeants israéliens devant la Cour internationale, bien que ce soit recommandé, au cas où ils refuseraient d’entreprendre eux-mêmes une enquête sur les accusations, mais la panique israélienne montre que même eux vont comprendre que le moment se rapproche, où une fin sera mise à 60 ans d’impunité,  à la capacité d’échapper à l’exécution de tous les traités internationaux, - avec le soutien inconditionnel de l’Amérique –qui lui a permis de se comporter comme un paria parmi les peuples pendant si longtemps.

Bien que les US vienne de nouveau mordu la poussière en déclarant que des négociations de paix pouvaient très bien commencer sans geler les colonies, alors que la ministre Clinton disait encore, il y a quelques mois, que le gel était une condition absolue et que l’industrie des conversations de paix sans signification va de nouveau se mettre à tourner à plein régime, nous ferions mieux de nous occuper du mouvement sans violence de boycott, désinvestissement et sanctions en croissance et qui remporte constamment plus de succès au niveau international.

(…)

ISRAËL :

  • Stoppez les incursions dans Gaza et les confiscations
    de terres dans le territoire palestinien.
  • A bas le Mur d’annexion  –  Le Mur doit tomber
  • Mettez fin à l’occupation de la Cisjordanie, cessez
    d’assiéger et d’affamer Gaza.
  • Evacuez toutes les colonies érigées depuis 1967.
  • Reconnaissez le droit au retour des réfugiés palestiniens
  • Jérusalem, capitale de deux peuples.

Traduit du néerlandais par Edith Rubinstein.